par Avec cet article :
Nous faisons part de notre soutien au corps enseignant,
suite à l’intervention de Mme Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement qui a laissée sous-entendre que les professeurs sont en vacances compte tenu du fait que les établissements scolaires sont fermés et qu’ils pourraient aller cueillir des fraises gariguettes pour aider les agriculteurs.
Confinement et école à la maison article de Mme Florence A-K
J’ai de la chance, j’en ai conscience. Je n’ai qu’un enfant à qui faire classe, le niveau est abordable (CM1) et ma fille est prête à énormément d’efforts pour me faire plaisir. J’ai de la chance, j’en ai conscience : son instituteur est génial dans sa gestion de la situation !
Depuis la fermeture des écoles, il contacte les parents par e-mail et par téléphone. Les échanges sont quotidiens et empreints d’une bienveillance qu’il réussit à multiplier par le nombre d’élèves de sa classe. Dès les premiers jours, des activités scolaires ont été mises en place et transmises par e-mail. Chaque après-midi, nous recevons les activités pour le lendemain. Chaque e-mail contient en pièce jointe un tableau qui récapitule les différents exercices à réaliser dans la journée, des fiches pouvant être imprimées ou recopiées (pour les énoncés des exercices), des photos du cahier d’école tenu par l’instituteur (pour la présentation et pour la correction des exercices).
Non seulement il se démène pour diversifier les matières et nous transmettre les informations quotidiennes, mais il s’enquiert également des résultats obtenus. Il nous demande, quand cela est possible, des photos des cahiers des enfants, pas pour juger, mais pour nous aider à avancer.
Il répond aux questions, aux doutes, il encourage enfants et parents, il distribue sa pédagogie autant qu’il le peut. Il nous enjoint d’apprendre à lever le pied et tant pis si les exercices ne sont pas tous terminés chaque jour. Il nous pousse à en faire moins, mais mieux. Il donne des astuces pour mettre l’enfant en situation de réussite plutôt que de pointer les échecs. Il explique à quel point cette improvisation d’école à la maison peut-être une source de pression, de stress, autant pour les enfants que pour les parents. Il conseille les classes virtuelles vantées dans les médias sans omettre de suggérer que le « temps d’écran » soit limité au maximum pour le bon développement des enfants.
Malgré ses jours de présence à l’école pour les enfants du personnel soignant, malgré la gestion de sa propre famille, il reste impliqué et humain. Il lui arrive d’envoyer des blagues, mais aussi de proposer des activités ludiques (on se déguise pour le 1er avril et on fait des photos à partager tous ensemble). Il est solidaire des parents qui doivent s’improviser enseignants, mais aussi des personnes au-delà de leur rôle de parents. Encore aujourd’hui, nous avons reçu un e-mail supplémentaire avec un numéro de téléphone permettant d’obtenir une aide pour réaliser des démarches en ligne…
Les soignants sont applaudis chaque soir et d’autres métiers sont félicités dans des spots publicitaires, à juste titre d’ailleurs, mais ils ne sont pas les seuls à mériter notre admiration. Lui, comme beaucoup d’autres enseignants, mérite notre soutien et nos encouragements. Je remercie Jérémie C. à chaque e-mail envoyé, parce que j’ai de la chance, j’en ai conscience.
Florence A-K
D’ailleurs j’invite tous les parents d’enfants confinés que nous sommes à faire un témoignage également que l’on publierai… 😊 Magali Deruelle